Mercredi 3 avril à 11:32, Paris 19ème
Manon me rejoint au Passage à Niveaux. Un restaurant-bar fait en bois, abrité par une grande verrière, dissimulé entre leur jardin botanique et des rails de train désaffectés. Ce restaurant me semble idéal pour rencontrer celle qui sera mon duo durant ce voyage.
La veille de cette rencontre marquait mon dernier jour de salarié.
Je m’appelle Felipe. J’ai travaillé dans le domaine de la communication et du marketing pendant près de 6 ans, pour finalement changer de vie. Ce qui m’importe réellement ? Contribuer à la protection de la biodiversité, et des primates, entre autres. Nous avons donc fait connaissance avec Manon et sommes partis à l’aéroport Charles de Gaulle pour marquer le début de cette aventure.
Jeudi 4 avril à 15h36, Antananarivo
Nous voilà arrivés sur la grande île, la quatrième plus grande au monde. Une fois sortis de l’aéroport, la première chose qui me frappe est la similitude avec la Colombie, que je connais bien car je suis franco-colombien.
Les couleurs, les sourires, la température ambiante, les véhicules, les vendeurs à la sauvette, les commerces. La ville respire de vie, bien que pauvre. Paradoxalement, j’y trouve une beauté que j’aurais du mal à expliquer.
De l’aéroport, un taxi nous conduit dans un hôtel familial sans prétention, où l’on se reposera du voyage pour partir dès lendemain à la réserve de Vohimana.
Vendredi 5 avril à 7h00, Antananarivo
Réveil matinal, car un programme chargé nous attend. Ce matin, avec Manon, nous rencontrons deux figures emblématiques de l’ONG l’Homme et l’Environnement : Saroy, Chef des Opérations à Madagascar, et Nabih, Vidéaste et Photographe. Mais honnêtement, il assume encore mal le fait d’être le meilleur guide de Madagascar, car cet homme possède des connaissances et expériences personnelles un peu partout sur l’île. Rina, travaillant aussi pour l’ONG, nous accompagne.
Avant de partir vers la réserve de Vohimana, nous partons à la rencontre de la marque Sans-Arcidet, qui produit des sacs en raphia. Des artisanes malgaches en ont fait leur spécialité.
Un travail d’orfèvre, qui demande précision, patience et passion. Nous tombons sous le charme de Myriam et son fils Samuel, présents sur place pour gérer la marque.
Nous rencontrons deux personnes partageant les mêmes valeurs qu’Aroma Forest : éthique, développement local, anti-gaspillage et recherche et développement pour des teintures naturelles. On vous prépare peut-être quelque chose, qui sait…
Dimanche 7 avril à 7h49, Vohimana
Le jour me réveille doucement, je profite pour ouvrir la porte de mon habitation et découvre un lit de montagnes verdoyantes à perte de vue. Un ciel bleu surplombe cette peinture naturelle.
Je sors prendre mon petit déjeuner : des beignets de bananes locales avec du miel de la montagne voisine, tout simplement un délice. Avec Manon, nous rencontrons alors l’équipe sur place travaillant pour l’ONG : des guides qui connaissent toute la faune et la flore de la forêt primaire avoisinante, des chimistes du laboratoire expérimental pour la Recherche & Développement des huiles essentielles, les cuisinières, et bien d’autres.
Un écosystème qui accueille aussi des touristes venant se reconnecter avec la nature et se déconnecter totalement du reste, ainsi que des stagiaires venant faire leurs recherches sur les lémuriens qui habitent la forêt : pas moins de 23 espèces recensées !
Nous avons aussi l’occasion de visiter les environs : une grande rivière vient se déverser tout au long du campement, formant de merveilleuses piscines naturelles pour se rafraîchir dans une atmosphère d’environ 80% d’humidité et une température aux alentours des 30 degrés : un luxe que l’on ne s’est pas refusé très longtemps.
Avec Nabih, nous profitons du rayon de soleil pour faire un shooting des flacons d’huiles essentielles Aroma Forest afin de mettre à jour nos visuels pour notre communication ainsi que pour le site web aromaforest.fr
Lundi 8 avril à 22h20
A Vohimana, la plus belle chose à admirer est sa biodiversité luxuriante.
Nous partons donc avec Gaga, notre guide local, lampe frontale sur la tête, pour faire une balade nocturne.
La forêt parait endormie, mais c’est tout le contraire que nous admirons : un boa, des oiseaux blottis sous les feuilles d’une branche, des caméléons, des insectes en tout genre, et même le plus petit lémurien du monde : le microcèbe mignon.
Un moment fort en émotions pour ma part, étant passionné de primates.
Mercredi 10 avril à 12h50, Mahajanga
Si ce nom ne vous dit rien, c’est normal, car même les Malgaches ne le connaissent pas. Seuls quelques pêcheurs y vivent, isolés de tous, avec le village le plus proche regroupant une cinquantaine d’habitants. Là-bas, l’ONG a construit une école pour les habitants.
Après une heure et demie de trajet, nous échouons sur une plage au sable fin et à l’eau turquoise. Les pêcheurs sont là pour nous accueillir et nous guider vers leur campement à quelques mètres de la plage. Nous y découvrons les deux ou trois familles habitants là, nous y déposons nos sacs à dos et y plantons nos tentes pour y rester quelques nuits.
Ce lieu merveilleux est une autre réserve mise en place par Olivier Behra : une forêt primaire, abritant aussi des lémuriens et toute une biodiversité riche et variée. Là aussi, se trouve le Saro, une plante très intéressante pour nos huiles essentielles pures. La pépinière est en pleine croissance et en voie de développement. Le but étant d’autonomiser les habitants pour collaborer avec eux pour la production de Saro.
Vendredi 12 avril à 18h03, Mahajanga
Nous sommes revenus à Mahajanga, mais pas pour y rester. Nous volons actuellement au-dessus de Nosy Be, l’une des îles situées au nord du pays. C’est ici que nous resterons quelques jours. Un véritable bijou naturel, où l’on peut trouver une autre réserve : celle du Mont-Passot.
Nous y rencontrerons Haintso, responsable de la protection des forêts sur l’île, travaillant pour l’Homme et l’Environnement. Il s’assure que les paysans respectent le reboisement pour le bois de chauffage ainsi que la procédure de récolte afin de pérenniser les plantes et respecter le cycle vertueux de la production.
Ici, on y trouve les plantations d’Ylang-Ylang pour nos huiles essentielles. La production de ces fleurs nous permet, comme avec toutes nos autres productions, d’avoir une traçabilité optimale et un contrôle des enjeux environnementaux de nos productions très efficace. C’est notre force sur le marché : nous travaillons directement avec nos producteurs, contribuons aux reboisements, contrôlons la procédure de récolte et bien d’autres choses. Le résultat de longues années de collaborations et de recherche.
J’ai eu la chance de parcourir d’autres destinations à Madagascar, de revenir à Vohimana pour préparer notre plan d’action pour Aroma Forest France aux côtés de Manon ainsi que de travailler aux bureaux de l’ONG à Antananarivo. Je vous passe ces détails et j’ai hâte de partager la vision commune que je partage avec les équipes locales ainsi que celle d’Olivier.
Entreprendre avec un projet qui a du sens, voilà ce qui m’a porté vers Aroma Forest.
A très bientôt,
Felipe