La cannelle, originaire d’Inde occidentale et de l’île de Ceylan, est cultivée depuis longtemps à Madagascar. Son nom est lié à sa caractéristique enroulée, avec le mot latin « canna » qui signifie « tuyau ». Le cannelier malgache, un arbre toujours vert, atteint une hauteur de 5 à 12 mètres, possédant un port élégant et un feuillage parfumé. La cannelle est parfois utilisée comme tuteur du poivrier. La taille de l’écorce est effectuée deux fois par an, après la saison des pluies. La montée de sève va venir faciliter la récolte de l’écorce, qui se détachera plus aisément. On effectue un premier raclage manuel, assez superficiel, à l’aide d’un couteau en métal non-ferreux pour éviter l’oxydation. Le cambium est ensuite enlevé par un deuxième grattage. Après séchage, à l’ombre puis au soleil, les morceaux d’écorces s’enroulent sur eux-mêmes. Ils sont donc triés en fonction de leurs couleurs et de leurs épaisseurs. La première récolte se fait vers la troisième ou la quatrième année après la plantation de l’arbre, et se poursuit ensuite tous les deux ans. Des chercheurs, dont Olivier Behra, ont étudié les très importantes variations de qualité sur cette huile essentielle¹.  La compétition pour faire baisser les prix des écorces de cannelle, auprès des paysans, a conduit à de mauvaises gestions des plantations et à une surexploitation des plants.  

1. Koroch A., L. Ranarivelo, O. Behra, H. Rodolfo Juliani, and J. E. Simon. 2007. Quality Attributes of Ginger and Cinnamon Essential Oils from Madagascar. In new crops and new uses. 2007. J. Janick and A. Whipkey (eds.). ASHS Press, Alexandria, VA. Pp 338-341